Syndrome de l’intestin irritable : des solutions naturelles ! (2/2)

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Des recherches approfondies sont effectuées sur le syndrome du côlon irritable et il existe aujourd’hui des solutions naturelles et des régimes adaptés à ce trouble fonctionnel.

Cet article vous apportera quelques conseils et habitudes à tenir si vous êtes sujet à ce syndrome, incluant des régimes conseillés afin de soulager les désordres intestinaux. Ainsi, vous pourrez repérer précisément les aliments qui amplifient les douleurs, et au contraire, ceux qui sont recommandés.

Femme ayant le syndrome de l'intestin irritable

Adoptez de bonnes habitudes et détendez-vous !

Premièrement, évitez les repas trop copieux et pris trop rapidement, prenez le temps de bien mastiquer. Le repas doit constituer un moment de détente et ne doit pas être pris sur le pouce.

Les repas doivent être structurés et pris à intervalles réguliers. Ne sauter pas de repas et encore moins le petit déjeuner. Préférez plusieurs collations dans la journée plutôt que trois gros repas.

Il est important de boire suffisamment et régulièrement dans la journée, deux litres par jour : eau minérale, infusions, bouillons…

Évitez l’eau gazeuse qui favoriserait la production de gaz dans l’intestin.

Pratiquer une activité physique douce et régulière (hebdomadaire) combat et élimine l’excès de fermentation.

En revanche, une activité trop physique et des mouvements brusques d’abdominaux accentuent ce phénomène car peut créer des spasmes.

Respiration abdominale

Pour éviter de vous confronter à des situations stressantes, vous devez apprendre à vous détendre pour harmoniser vos deux “cerveaux”.  Pour cela, vous pouvez opter pour une pratique régulière de relaxation. La plus adaptée est la « respiration abdominale », qui consiste en une respiration lente et profonde, libérant le diaphragme. Cette respiration aura un impact sur la détente du premier cerveau, puis sur le soulagement du second.

Méditation abdominale

Une autre méthode, la « méditation abdominale », liée à la précédente, aura pour effet de vous faire « sentir » votre ventre, de prendre conscience de ses mouvements et du travail qui s’y produit, le long de la muqueuse intestinale. Les mains doivent rester en contact avec le ventre et vous dirigerez vos pensées vers votre ventre.

En dehors de la digestion, prenez le temps deux fois par jour de vous masser le ventre (intestin grêle et côlon) dans le sens des aiguilles d’une montre. Cela créera un bien-être immédiat au niveau du cerveau supérieur et soulagera l’inflammation du cerveau d’en bas.

L’hypnose

Les traitements complémentaires comme la sophrologie, le yoga, le qi gong ou l’hypnose peuvent être d’un bon recours pour les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable. L’hypnose se trouve en première ligne parmi ces techniques psychocorporelles, notamment dans la prise en charge des douleurs et s’inscrit dans un véritable travail de fond.

L’hypnose thérapeutique est une discipline qui permet d’accéder au « réservoir » de ressources inconscientes de chaque individu. Le praticien, grâce à de nombreux outils, devient accompagnateur de la personne qui le consulte dans les processus de changements souhaités.

L’hypnose Ericksonienne est la plus répandue.

Adaptez votre alimentation pour lutter contre le syndrome de l’intestin irritable.

Différenciez les bonnes fibres :

Il existe des fibres solubles et des fibres insolubles. Les premières sont douces pour l’intestin, stimulent peu le transit intestinal donc permettent de diminuer l’inconfort digestif. En formant une sorte de gel, elles favorisent la réabsorption de l’eau au niveau du côlon et rend les selles moins molles. Elles sont à augmenter progressivement dans l’alimentation, afin que l’intestin s’habitue (20 à 30 g par jour).

Infographie aliments bons pour l'intestin

Les aliments riches en fibres solubles :

  • Les céréales : le seigle, le sarrasin, l’orge, l’avoine, le kamut, le quinoa.
  • Les légumes : carotte, courgette, courge, haricots verts extra-fins, patate douce, betterave, poivron, navet, céleri.
  • Les fruits : banane, agrumes, fraise, framboise, nectarine.

Les fibres insolubles, qui ne sont pas dégradables, sont irritantes pour l’intestin, accentuant ainsi les ballonnements, les douleurs intestinales et les troubles du transit (diarrhées), raison pour laquelle elles sont à proscrire en cas de syndrome de l’intestin irritable.

diverses céréales

Les aliments riches en fibres insolubles (à éviter !) :

  • Les céréales : blé entier, son de blé, pain multi-céréales, pâtes au blé entier, maïs, épeautre.
  • Les légumes : pommes de terre avec peau, toutes variétés de choux et légumineuses.
  • Les fruits : pommes, poires, papaye, melon, mangue, cerise, raisin et fruits secs.

Un régime pauvre en FODMAP :

Les fibres insolubles ne sont pas les seules responsables du déséquilibre intestinal. En effet, on suspecte certains sucres : lactose, fructose, oligo-saccharides, polyols… appelés FODMAP et le gluten (contenu dans le blé) d’aggraver les symptômes du syndrome de l’intestin irritable.

Aliments FODMAP pour syndrome intestin irritable

Les FODMAP sont des glucides à chaîne courte, susceptibles de fermenter dans les intestins. Mal digérés au niveau de l’intestin grêle, les FODMAP sont digérés par les bactéries, produisant des gaz (fermentation).

Avant de commencer ce type de régime, il est conseillé de vérifier votre tolérance au lactose et au fructose.

Le protocole FODMAP :

Etape 1 : L’éviction

Évitez toutes sources de FODMAP pendant 2 à 4 semaines ou au moins jusqu’à diminution des symptômes d’inconfort digestif. Vous devez être patient, cette étape peut durer jusqu’à deux mois.

Durant cette étape, il est conseillé de limiter les matières grasses qui demandent trop d’effort de digestion. 

Etape 2 : Test de tolérance

Tester un seul groupe d’aliments à la fois et se limiter à la réintroduction d’un seul groupe alimentaire par semaine. Il est conseillé de réintroduire l’aliment en dehors des repas pour identifier les symptômes plus facilement.

Vous pouvez tester un même aliment deux à trois fois dans la semaine en intégrant au moins une journée de repos entre chaque essai.

Si vous ressentez à nouveau des symptômes plus ou moins gênant, il est préférable d’arrêter le test et de passer à un autre aliment.

Le but est d’évaluer la tolérance aux aliments FODMAP et leur quantité maximale tolérée

Etape 3 : La réintroduction

Il s’agit de réintroduire progressivement dans votre alimentation les aliments qui ont été bien tolérés pendant les tests. Vous pouvez également tenter de réintroduire avec prudence les aliments qui ont posé problème au cours des tests.

Il faut savoir que ce protocole ne guérit pas le syndrome de l’intestin irritable mais soulage les symptômes et en réduit la durée.

Les aliments à éviter lors de la première étape :

Jusqu’à disparition de l’inconfort digestif, vous éviterez tout glucides fermentescibles avant de les réintégrer progressivement dans vos menus :

  • Les fructanes (oligo-saccharides) :

Melon, pêche, abricot, fruits secs, ail, oignon, champignon, choux de Bruxelles, blé, orge.

  • Les galacto-oligo-saccharides :

Courge, betterave, pois, choux de Bruxelles, oléagineux, légumineuses, soja, condiments.

  • Le fructose :

Cerise, tomate concentrée, figue, goyave, mangue, melon, pomme, poire, jus et nectars de fruit, confiture, asperge, cœur d’artichaut, miel, produits sucrés, alcools forts.

  • Le lactose :

Lait animal, fromage frais, crème, yaourts.

  • Les polyols :

Abricots, avocats, cassis, cerise, melon, poire, pomme, pêche, prune, champignon, choux, pois, chewing-gum, bonbons.

inforgraphie definition FODMAP

Les aliments qui pourront vous faire du bien au niveau digestif (notamment dans la première phase du protocole) :

  • Les fruits :

Banane, fraise, framboise, myrtille, raisin, agrumes.

  • Les légumes :

Haricots verts extra fins, carottes, céleri, courgette, laitue, panais, pomme de terre, poivron rouge, épinards, patate douce, tomate, navet et herbes aromatiques.

  • Les céréales :

Sarrasin, riz, avoine, polenta, millet, quinoa, tapioca (issu du manioc).

  • Les produits laitiers :

Laits végétaux, crèmes végétales, yaourts sans lactose, fromages à pâte dure (avec modération).

Le régime hypotoxique (Dr Seignalet) : strict mais efficace

Origine :

Selon la théorie du Dr Seignalet, l’alimentation moderne amènerait un déséquilibre de l’intestin grêle à cause de l’accumulation de molécules alimentaires mal digérées et de bactéries nocives favorisées par cet encombrement. Les organes et systèmes d’élimination (foie, reins, poumons, intestins, peau) étant surchargés, ils ne peuvent plus remplir leur rôle « d’éboueur » et les déchets continuent de s’accumuler dans l’organisme, entravant le bon fonctionnement enzymatique des cellules.

Le régime que prône le Dr Seignalet se base sur un régime ancestral du chasseur/cueilleur nomade à l’ère du paléolithique, période durant laquelle l’alimentation provenait exclusivement d’animaux sauvages et de végétaux non-cultivés. Cette nourriture, composée de gibier, poisson, fruits, légumes, plantes non cultivées, miel et lait maternel uniquement, fournissait beaucoup plus de fibres et de micro-nutriments que nos régimes contemporains. Selon le Dr Seignalet, l’industrie agroalimentaire qui s’est développée au 20ème siècle a entrainé des changements radicaux dans l’alimentation (durant une courte période) et notamment des changements dans la structure des céréales. La consommation régulière des laits animaux aurait également favorisé la survenue de maladies inflammatoires chroniques.

Les 8 piliers du régime hypotoxique :

  • Exclusion des laits animaux de toute origine
  • Exclusion des céréales à l’exception du riz, du sarrasin et du sésame
  • Exclusion des produits cuits à une température supérieure à 110°
  • Exclusion des charcuteries cuites
  • Exclusion des huiles raffinées et leur remplacement par des huiles vierges et crues
  • Consommation d’aliments biologiques, produits le moins pollués possible
  • Exclusion de produits industriels
  • Consommation la plus réduite possible de sucre blanc raffiné

A Noter :

Au cours d’un régime approprié, peut survenir une diarrhée intermittente, à ne pas confondre avec une colite. Il s’agit d’un processus d’épuration (indolore) inévitable et qui doit être respecté. A ce stade, il ne faut surtout pas ingérer de médicaments ralentissant le transit mais au contraire, laisser l’organisme se débarrasser des déchets.

Restaurez votre flore intestinale et diminuez la perméabilité intestinale :

La flore intestinale ou « microbiote » est un ensemble de micro-organismes qui tapisse la paroi de nos intestins. Ces micro-organismes ne sont pas pathogènes et contribuent au bon fonctionnement de notre organisme, ils interviennent dans :

  • La dégradation de composés alimentaires
  • La synthèse de certaines vitamines
  • Les défenses immunitaires

Lorsque la flore intestinale est perturbée, il est intéressant d’avoir recours à des probiotiques. Un apport en prébiotique est préalablement conseillé.

Les prébiotiques :

Ce sont des fibres alimentaires dont se nourrit notre flore intestinale. Ces dernières vont favoriser la croissance et l’activité des “bonnes” bactéries au niveau du gros intestin. Ces prébiotiques ne profitent pas aux bactéries pathogènes.

Quelques exemples de prébiotiques : artichaut, asperge, endive, banane verte, topinambour, panais, salsifis, poireau, ail, oignon, seigle, avoine.

Commencez par choisir un aliment auquel vous êtes certain d’avoir une bonne tolérance. Arrêtez l’aliment si celui-ci déclenche des gaz fétides ou des diarrhées.

Vous avez aussi la possibilité de vous procurer des prébiotiques purs en pharmacie.

Les probiotiques :

Ils désignent les « bonnes » bactéries et levures naturellement présentes dans l’organisme, précisément au niveau de la muqueuse intestinale. On en trouve dans certains aliments et ils peuvent être pris sous forme de compléments alimentaires.

La durée de traitement recommandée est de 4 semaines.

Leurs fonctions principales :

  • Ils protègent notre intestin et empêchent les agents pathogènes de venir s’y installer
  • Ils luttent contre la diarrhée et les réactions inflammatoires
  • Ils renforcent le système immunitaire

Les aliments sources de probiotiques :

  • Le kéfir et le kombucha (boissons fermentées)
  • Le yaourt
  • Le pain au levain
  • Les produits à base de soja fermenté (soupe Miso, Tempeh, sauce soja…)
  • La choucroute
verre de kéfir avec feuilles de menthe
Kéfir

La L-glutamine:

C’est un acide aminé très abondant dans le sang et les muscles, apportant une importante source d’énergie. La glutamine est intéressante dans le cas du S.I.I car elle a le pouvoir de diminuer la perméabilité intestinale. Elle sert de “nourriture” aux entérocytes (cellules de l’intestin grêle).

Quantité quotidienne recommandée : 3 g/jour pendant 3 à 4 semaines puis 1,5 g/jour pendant le second mois, avant les repas de préférence. 

Syndrome de l’intestin irritable : soulagez vos symptômes avec la phytothérapie et l’aromathérapie :

Les plantes : sous forme de teinture-mère ou extraits secs

En phytothérapie, les plantes antispasmodiques digestives agiront sur les douleurs intestinales, les gaz et les ballonnements. Je vous conseille les suivantes :

  • La mélisse
  • Le basilique
  • L’estragon
  • Le fenouil
  • Le cumin

Les plantes protectrices de la muqueuse intestinale :

  • Le lithothamme
  • L’Aloé Vera
  • La carotte
feuilles d'aloe vera

Les plantes anti-diarrhéiques :

  • La salicaire
  • La bistorte
  • Le psyllium (jusqu’à 40g / jour)

Les plantes laxatives :

  • L’ispaghul
  • Le séné
  • La bourdaine
  • Le psyllium (5g 3 fois/ jour avec de l’eau)

Les huiles essentielles :

En aromathérapie, on pourra utiliser des huiles essentielles, aussi bien par voie orale qu’en application locale.

Formule pour application locale / en massage :

  • H.E d’estragon (1 goutte)
  • H.E de marjolaine à coquille (1 goutte)
  • H.E de camomille noble (1 goutte)

+ Huile végétale de noisette ou amende douce (6 gouttes)

Appliquez sur le ventre 2 à 3 fois par jour jusqu’à amélioration des symptômes

Formule pour voie orale :

  • H.E de cannelle de Ceylan (1 goutte)
  • H.E d’estragon (1 goutte)
  • H.E de coriandre (1 goutte)

A avaler avec une cuillère à café de miel ou d’huile d’olive 3 fois par jour, après chaque repas pendant 3 semaines, à renouveler si nécessaire.

huile essentielle de coriandre

Les autres remèdes :

  • La propolis (produit de la ruche) : pour restaurer la barrière intestinale
  • Le charbon végétal : grâce à son pouvoir absorbant
  • L’eau argileuse : afin d’effectuer un nettoyage de l’intestin
  • Les graines de lin : pour leur action anti-inflammatoire
  • Le jus de pomme de terre : contre les remontées acides

Voilà, vous êtes dorénavant incollable sur le syndrome de l’intestin irritable ! Quoiqu’il arrive, nous vous invitons à vous rapprocher de votre médecin traitant avant d’entamer une cure naturopathique !

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