Le foodporn : comment les réseaux sociaux modifient votre perception de la faim ?

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Vous avez sûrement déjà dû entendre parler de ce fameux « foodporn » mais qu’est-ce donc réellement ? Comment est-il apparu ? Et quel impact a-t-il sur notre faim ?

Le foodporn : le désir provoqué pour la nourriture

La traduction mot à mot de l’anglais serait « pornographie culinaire » Plus généralement ce terme désigne l’attraction, presque physique, pour la nourriture.

foodporn

Le désir créé par les images d’aliments, est dû à l’utilisation de procédés identiques à ceux présents dans les films pornographiques. Les aliments pris en photos sont souvent spectaculaires de par leur forme, leur taille, leurs ingrédients…. Ces photos jouent sur l’abondance, l’excès, elles mobilisent nos sens et ouvrent le désir et l’appétit.

Il peut s’agir d’aliments de tout type : junk food (nourriture grasse et calorique), healthy food (nourriture saine basée sur des ingrédients naturels et sains), dude food (la nourriture partagée entre amis) … Cependant les photos les plus retrouvées derrière cet hashtag sont celles de junk food.

Le foodporn : son origine et son utilisation auprès des consommateurs

Le terme de foodporn a fait son apparition bien avant qu’on ne le pense et est, de nos jours, plus présent que jamais.

La première référence au foodporn, eut lieu en 1984 par l’auteure Rosalind Corward, dans « Female Desire ». Elle explique alors que les magazines féminins présentent la nourriture sous son meilleur angle, provoquant un sentiment de désir interdit.

Ce terme a ensuite pris tout son sens, lorsque les marques agroalimentaires ont commencé à présenter les aliments d’une façon quasi-érotique. En effet dans les années 80-90, la marque Joker présentait son jus à l’aide d’une femme dénudée, tandis que les pubs Caprice des dieux présentaient leur fromage comme un désir sexuel.

foodporn réseaux sociaux

De nos jours le foodporn est principalement présent sur les réseaux sociaux, où le hashtag qui lui est associé est utilisé près de 210 millions de fois sur Instagram. Le but étant de récolter un maximum de likes en prenant la photo qui fera le plus saliver et qui éveillera le plus nos sens.

Ainsi grâce à ces likes sur les réseaux sociaux, et également au désir créé par les publicités, l’aliment représenté sera beaucoup plus consommé car objet d’une attraction irrésistible.

Ces images sont-elles si innocentes que nous le croyons ?

Le rôle de la vision dans la sensation de faim

À nos origines, les yeux permettaient une détection rapide et efficace des aliments permettant la survie de l’espèce. Cependant, même si la nourriture est présente dans tout notre environnement de nos jours, notre cerveau continue cette sélection instinctive des denrées les plus nutritives.

Ainsi les scientifiques s’accordent à dire, que notre appétit visuel (volonté de regarder des aliments appétissants) est très développé, et que ce dernier, a des conséquences sur notre faim. En effet la vue d’un met appétissant stimule la partie du cerveau associé au goût et à l’envie de manger. Ce stimulus provoque en nous toutes les réactions associées à la faim : salivation excessive, désir de manger…

Mais quels sont les réels impacts de ces réactions sur la faim ?

De la simple vue d’un aliment à la prise de poids

Le cerveau associe ainsi la vue d’un aliment à la récompense qu’il en suit : la dégustation.  Ainsi l’exposition aux images de nourriture appétissante crée en nous une sensation de faim, mais également des processus de retenu face à la tentation.

prise de poids

Selon le professeur Charles Spence, l’exposition régulière aux images de foodporn, entraîne des réactions de retenue inconscientes pour nous. Ces réactions se produisent encore et encore jusqu’au stade ou plus aucune retenue n’est possible. C’est alors que nous craquons pour le premier aliment qui nous paraît suffisamment appétissant.

Pour prouver ces propos, des études ont été menées sur l’influence des émissions culinaires sur la quantité de nourriture ingérée. Ainsi, on remarque qu’après avoir regardé une émission de cuisine, les sujets mangent davantage pendant le repas qu’il ne l’aurait fait sans avoir regardé cette émission. Cette augmentation de la consommation, se produit également après avoir regardé plusieurs images de foodporn.

Donc par lien de cause à effet, si notre appétit est plus grand, on mange plus, donc on consomme plus de calories que nécessaire et on finit par prendre du poids.

Que faire pour limiter ces risques ?

Notre société fait en sorte que l’on soit toujours en présence d’images de nourriture autour de nous, pour nous pousser à la surconsommation. Cependant il est indispensable d’apprécier les aliments et non pas de se contenter de les consommer sans y prêter attention.

Je vous propose quelques solutions simples afin de limiter cette hyperconsommation qui peut mener à un surpoids :

  • Éteindre les écrans pendant le repas pour pleinement se concentrer sur son assiette.
  • Prendre le temps de déguster (ne pas engloutir son repas) et d’écouter sa sensation de faim.
  • Apporter plus d’importance au goût et à la qualité du produit plutôt qu’au visuel.
  • Au restaurant, laissez votre téléphone dans votre poche ou dans votre sac, pour ne pas être déconcentré(e) et partager votre repas avec vos convives plutôt que sur les réseaux sociaux.

Enfin lorsque vous voyez une image d’un plat appétissant, je vous propose un petit jeu :

  • Notez-le dans un carnet (nom du plat, ingrédients, lieu…).
  •  Attendez quelques jours (3 à 7 jours) et consultez de nouveau les plats que vous avez inscrits.
  •  Conservez les 3 plats qui vous attirent le plus et trier les par ordre de préférence.
  • Ensuite incluez chaque plat dans vos menus sur plusieurs semaines. Ainsi vous aurez suffisamment résisté pour vous faire plaisir et vous ne craquerez pas pour autre chose.

Les images de foodporn, nous semblent être un plaisir innocent. On les regarde, on se fait plaisir avec les yeux mais, selon nous, aucun risque pour notre poids.

Cependant, la vue de ces images entraine une sensation de faim qui est tout de suite inhibée par des réactions de retenue. Ces dernières induisent des restrictions, malheureusement trop régulières, ce qui provoque un craquage pour le premier aliment venu.

Il serait donc intéressant de ne pas consulter d’écrans lors des repas, d’apprécier réellement les aliments que l’on consomme et de reporter à plus tard les repas qui nous donnent envie.

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